Écriture

Colette libre et entravée
Éditions Stock, mai 1978, 450 pp.
ISBN 2-234-00861-1

Colette libre et entravée
Éditions du Seuil, Collection Points, 1984, 484 pp.

Colette a biography
William Morrow Editor, mars 1980, 479 pp.

Colette a biography UK
London: Michael Joseph Editor, 1981, 479 pp. (British version)

Colette Italian
Milano: Edizione Bompiani, 1981, 413 pp.

Colette
libre et entravée
Prix Fondation Roland de Jouvenel de l’Académie française


Elle est née Gabrielle Colette en 1873... Elle a signé ses œuvres Willy... Elle s'est appelée baronne de Jouvenel des Ursins... Elle a mis cinquante ans à devenir simplement Colette. Au commencement était l'amour, que sa mère Sido vouait à toutes les créatures vivantes, car « il n'y a qu'une seule bête... » Et puis elle a connu des entraves : la province, la pauvreté, la réprobation, l'exploitation. Elle a tenté de s'en libérer : quittant les « ateliers » où son mari Willy pratiquait une espèce particulière de traite des «  nègres », elle est danseuse nue au music-hall, citoyenne à Lesbos... Elle déchaîne des scandales...

Amoureuse, elle retombe dans le sillon de la dépendance et de la servitude volontaire. Sa vraie volonté passe dans l'écriture. Ses œuvres proposent à la femme des ruptures avec tous les conformismes de la soumission. À l'heure de la vieillesse, le chemin de la liberté passe par la dépossession. Il l'a ramène à son modèle bien-aimé : Sido. La boucle est bouclée.

Son histoire traverse l'époque 1900, la Grande Guerre, les années folles, l'occupation, la libération... Elle rencontre les lionnes, les cocottes, les amazones et les femmes de lettres : la belle Otéro, Liane de Pougy, Émilienne d'Alençon, Natalie Cliford Barney, Lucie Delarue-Madrus, Anna de Noailles... Du salon de Madame Arman de Caillavet, amie d'Anatole France et de Proust, au Palais Royal de Jean Cocteau : cinquante ans de vie parisienne.
Quatrième de couverture, Éditions Stock, 1978

2025
Exposition
LES MONDES DE COLETTE
Bibliothèque nationale de France
23 septembre 2025 – 18 janvier 2026
La Bibliothèque nationale de France consacre une grande exposition à Colette (1873-1954), figure essentielle de la littérature du XXe siècle. Classique ou moderne ? Libre ou entravée ? Moraliste ou amorale ? Engagée ou apolitique ? Authentique ou artiste du « demi-mensonge » ? Romancière, journaliste, scénariste, publicitaire, comédienne ? La femme et ses doubles littéraires n’en finissent pas d’interroger et de fasciner.

Extrait d’un entretien imaginaire de Colette
Emission Aujourd’hui la vie, Antenne 2, 1985
(Réalisation Henri Pierre Vincent, scenario Michèle Sarde)

« Colette c’est un personnage de roman… ou plutôt de conte de fées, un conte qui finit par déboucher sur de la réalité, et qui se met à produire des histoires » : Colette renaît sous nos yeux grâce au jeu d’une comédienne. Incarnée par Isabelle de Lusignan, la femme de lettres accorde – à diverses étapes de sa vie – une interview imaginaire à sa biographe Michèle Sarde.
Entretien avec la commissaire Laurence Le Bras
LLB : Comment avez-vous abordé l’œuvre de Colette ?
MS : Pour écrire sur une personne qui écrit, il faut s’emparer de ce qu’elle écrit et l’absorber comme un buvard. Je lis et relis l’œuvre complète sans rien savoir de la vie. L’écriture m’apparaît comme l’énigme d’une vie, que le détective biographe s’emploie à découvrir.
Contribution au catalogue
« Croire en la parole de Colette : un me too d’outre-tombe »
Couverture et images du catalogue Les Mondes de Colette, Gallimard / BnF 2025
Moi aussi ! Elle n’a pas twitté un message précédé du hashtag #MeToo et signé Gabrielle Colette, mais près de trois décennies après les faits, elle a écrit et publié un ouvrage intitulé Mes Apprentissages. Objet de la plainte : Une emprise conjugale, exercée contre une écriture et une œuvre, les Claudine ; un abus de pouvoir qui a consisté à enfermer une femme pour la contraindre à produire des écrits, à les signer, à extorquer un talent pour se l’approprier et en déposséder l’autrice sans rétribution, à en vendre enfin les droits à des éditeurs, après avoir détruit les manuscrits pour effacer les traces. Circonstance aggravante : un editing malveillant et coquin qui défigure l’original, au bénéfice du seul mari, M. Willy, lequel en recueille non seulement le profit financier mais la gloire et la reconnaissance.
Entretien avec Élyane Dezon-Jones et Robert Philipoussi
Radio Fréquence Protestante, émission Qu’est-ce qui se passe, 4 octobre 2025
EDJ : Voyez-vous dans Mes Apprentissages une leçon pour les femmes d’aujourd’hui ?
MS : Oui. J’y vois clairement une école de résilience pour les femmes. Elle leur apprend à travers son livre à se séparer de leur passé pour s’en relever. La défense de Willy lui reproche [à Colette] de généraliser lorsque le mouvement Me Too lui est reconnaissant d’universaliser. Non, le livre de Colette n’est pas une vengeance ni un règlement de comptes mais un acte de justice pour elle et pour toutes les victimes.
RÉCEPTION À LA PUBLICATION DU LIVRE EN 1978
« Un art de grande romancière... Michèle Sarde vient de faire franchir une étape capitale au genre littéraire de la biographie... [Elle] a compris que le roman n’est que le masque de l’écrivain... plus vrai souvent que l’apparente réalité, un masque... qu’il suffit non pas de soulever... mais de soupeser, de déchiffrer tel qu’il est... Une maîtrise prodigieuse pour évoquer Colette et son temps ».
Joël Schmidt, Réforme [article intégral en cliquant sur Presse]
« Quelque chose d’essentiel : un regard neuf. Il s’agit moins d’évoquer le passé que de l’interroger, voire de le contester à la lumière d’aujourd’hui. Moins d’arracher des secrets que d’écouter une voix, celle d’une femme née en 1873, mais qui nous parle de si près qu’elle forcerait les plus sceptiques à croire à l’éternel féminin. »
Gabrielle Rollin, Le Monde [article intégral en cliquant sur Presse]
« Plus et mieux qu'une biographie, c'est peut-être la première tentative de saisir Colette dans sa totalité, dans son évolution et sous son double aspect de femme et d'écrivain... Il est prodigieusement intéressant de voir la vie et l’œuvre s’éclairer l’une l’autre, s’enrichir, s’interpénétrer, et parfois se contredire. L’œuvre, souvent, a précédé la vie. »
Rosa Laisné, L'Express Magazine [article intégral en cliquant sur Presse]
« Le livre de Michèle Sarde a eu le grand mérite de s’interroger sur le statut de la naissance de l’écrivain et sur l’évolution de son écriture mise en rapport avec l’évolution de la société et du rôle qu’y devaient tenir les femmes. »
Simone Delesalle, Colette, 50 ans après – Mythes et Images (Colloque de l'université de Versailles, 2004)
« C’est un livre qui marque, en même temps que l’édition de la Pléiade, le début de nouvelles approches critiques de Colette. »
Société des amis de Colette

Colette is arguably the only well known woman writer of modern times who is universally referred to simply by her surname. Millions of women can subscribe to what she said with her exceptional talent, even if they cannot say it with her genius. In fact, Colette always insisted on her lack of vocation for writing; she saw no difference between a well written page and a well carved pair of shoes. Her career was a profoundly strange one, full of contradictions, of which her enthusiasm for self-exploitation is one. She was accorded a state funeral by the French government in 1954; and yet this was the woman who was dismissed by her second husband's aristocratic family as a cunning little striptease artist over eager for the title of baroness.

Colette's early novels appeared with her first husband's name on the title page. When Willy left her, she found herself in the unusual position of having written a number of best-sellers for which she was unable to take any financial or artistic credit. In this totally absorbing biography, we experience the history of a liberation as Michèle Sarde sets out to “prove that genius is not a gift, but rather the way out one invents in desperate situations.” Letting Colette speak for herself, we see before us the daughter of Sido, the wife of three husbands; Colette sad, disabused, jealous, monogamous, independent. And we see it all against Paris of “La Belle Époque,” Lesbos, the Dreyfus Affair and two world wars. This work breaks important new ground. It is a major achievement.
Book jacket, Michael Joseph

Colette New Yorker

“Altogether exceptional... a literary biography that's at once admirably sympathetic with its subject, continuously entertaining, and—this I'd have sworn had to be impossible—uncommonly provocative.”
Benjamin DeMott, Atlantic Monthly
“Sarde does justice, in the telling, to the uncommon material provided by Colette's character and life, bringing to her subject a point of view at once original, provocative, contemporary and avowedly sympathetic.”
Joan Hinde Stewart (North Carolina State University), The French Review
“...a literary biography that's at once admirably sympathetic with its subject, continuously entertaining, and—this I'd have sworn had to be impossible—uncommonly provocative.”
Benjamin DeMott, Atlantic Monthly
“A book that's written with ease and elegance.”
Noeleen Dowling, Evening Press
“Through an intensity of imagination and a deep sympathy with her subject, Michele Sarde has created an extraordinary biography.”
Theresa M. McBride, Sunday Telegraph
“Michele Sarde’s extraordinary book goes beyond biography, weaving Colette’s writing seamlessly into the story of her own life and letting her speak for herself.”
Carolyn Hall, The Christian Science Monitor
“The book is magnificently documented and leaves no stone unturned. The accumulation of documents is dazzling, and they are presented with finesse and sensitivity.”
Anne Ketchum, The Modern Language Journal

Presse

Interview