Écriture

Le salon de conversation
JC Lattès, 350 pp., mai 1997
ISBN : 2-7096-1788-9

Le salon de conversation


Fiction composée d'anecdotes et de situations authentiques, Le salon de conversation est la transcription aussi originale que réussie d'une année scolaire passée à l'Alliance française d'Austin, au Texas. Trois heures par mois, neuf Américains francophones s'y réunissent avec un professeur français, Corinne Lesage, et sa jeune assistante, Fabienne Vouillé tout juste arrivée de Nantes. L'assemblée, disparate, est un condensé des Etats-Unis d'aujourd'hui. Une femme d'affaires dure et prétentieuse, un chanteur d'opéra gay aux ancêtres cajuns, une « Latino » sans papiers, une jeune étudiante féministe, un ingénieur juif new-yorkais, une Noire du Sud menant une brillante carrière de journaliste, une femme au foyer ou plus exactement « homemaker » (intraduisible, quelque chose comme « créateur de foyer ») ainsi que le veut la terminologie « politiquement correcte », une Franco-Américaine veuve d'un ancien GI et un retraité méthodiste texan. Le rôle de l'Etat dans l'éducation, le droit à la santé, les relations entre hommes et femmes, le chauvinisme, le sens de la communauté, la politesse, la gastronomie et l'art de vivre... tels sont quelques-uns des nombreux thèmes abordés au cours de ce « salon de conversation » où peu à peu des liens se nouent entre les protagonistes. Mêlant habilement réalité et fiction, Catherine Hermary-Vieille et Michèle Sarde publient un allègre et subtil petit traité des relations franco-américaines qui, « happy end » oblige, s'achève par un mariage, celui des deux vétérans, la Française Jacqueline Anjubault-Smith, soixante et onze ans, et l'Américain Edward Ridge, soixante-treize ans. [Carole Vantroys, Lire, juillet 1997 / août 1997]